Lancement de la phase pilote du projet d’interopérabilité des services financiers numériques dans l’UEMOA : Une opportunité de transformation pour les institutions de microfinance

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Author: Maxime Lokossi

Le secteur de la microfinance dans l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) constitue une composante essentielle de l’inclusion financière, desservant 18 millions de clients via 540 institutions de microfinance (IMF) à la fin 2023. Bien que ces institutions aient progressé dans l’élargissement de l’accès aux services financiers, elles continuent de faire face à des défis structurels. Parmi eux figurent la fragmentation des services, les limites des infrastructures technologiques et des difficultés à atteindre les populations rurales de manière efficace.

L’état actuel de la microfinance dans l’UEMOA

Les IMF de l’UEMOA ont collecté plus de 2 263 milliards FCFA de dépôts en 2023, avec une augmentation annuelle de 11,9 % de l’épargne. Cependant, leur capacité à maximiser leur impact est freinée par des systèmes déconnectés. Actuellement, l’absence d’interopérabilité complique les transactions entre institutions financières, limitant la fluidité des paiements numériques, un élément crucial pour les populations sous-bancarisées qui composent une grande partie de la clientèle des IMF.

L’utilisation croissante des services financiers numériques, comme le mobile money, a montré un fort potentiel pour répondre à ces besoins. Toutefois, l’efficacité de ces services reste limitée en l’absence d’une infrastructure commune qui permettrait l’interconnexion entre banques, IMF, et opérateurs de mobile money.

Le projet d’interopérabilité des services financiers numériques

Face à ces défis, le projet d’interopérabilité des services financiers numériques dans l’UEMOA, lancé en phase pilote le 22 juillet 2024, marque une avancée majeure. Ce projet, soutenu par la BCEAO et le GIM-UEMOA, vise à créer une infrastructure qui connecte les différents acteurs financiers de l’Union : banques, IMF et prestataires de services numériques.

Cette interopérabilité permettra aux utilisateurs d’effectuer des transactions entre institutions financières sans friction, favorisant ainsi l’efficacité des transferts d’argent, le paiement de factures et l’accès au crédit via des canaux numériques alternatifs. Les IMF, en particulier, pourront se connecter aux écosystèmes numériques existants, y compris les opérateurs de mobile money, pour élargir leur portée et améliorer leur compétitivité.

Les impacts attendus sur les IMF

  1. Élargissement de l’accès aux services financiers : Grâce à l’interopérabilité, les IMF pourront atteindre des populations jusqu’ici exclues, notamment dans les zones rurales. Elles pourront collaborer avec des réseaux d’agents mobiles pour élargir leur couverture géographique à moindre coût.
  2. Réduction des coûts opérationnels : En intégrant des systèmes numériques partagés, les IMF bénéficieront d’une baisse des coûts liés à la gestion manuelle des transactions et à l’entretien des infrastructures physiques.
  3. Augmentation des dépôts et des crédits : La simplification des transactions numériques encouragera l’épargne, notamment grâce à l’accès à des services plus pratiques et plus sécurisés. De plus, l’intégration avec des outils de scoring numérique permettra d’offrir des crédits adaptés à une clientèle élargie.
  4. Renforcement de la confiance des clients : En offrant des services plus rapides et transparents, les IMF renforceront la confiance de leur clientèle, un élément crucial pour fidéliser leurs clients et en attirer de nouveaux.

Conclusion

Le projet d’interopérabilité des services financiers numériques dans l’UEMOA représente une révolution pour les IMF et l’écosystème financier en général. En connectant les IMF aux autres acteurs financiers, il ouvre la voie à une inclusion financière accrue et à une efficacité opérationnelle sans précédent. Ce projet pilote, s’il est mis en œuvre avec succès, pourrait devenir un modèle pour d’autres régions d’Afrique cherchant à combiner innovation technologique et impact social. Pour les IMF de l’UEMOA, c’est une occasion unique de renforcer leur rôle en tant que catalyseurs de l’inclusion financière.

By Maxime Lokossi 

Ambassadeur francophone de la marque Digital Frontiers, ancien élève et membre de la communauté

 

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