Comment exploiter l’identité numérique afin de booster les paiements numériques

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Author: Maxime Lokossi

Dans les économies à revenu élevé, la proportion d’adultes effectuant ou recevant des paiements numériques est quasi universelle (95 %) tandis que dans les économies en développement, elle représentait seulement 57 % en 2021. Les paiements numériques peuvent favoriser une adoption plus large des services financiers parce qu’il est plus facile de laisser de l’argent reçu dans un compte jusqu’à ce qu’un besoin se présente et qu’on effectue alors un paiement direct.  Les comptes qu’ils soient auprès d’une banque ou d’une institution réglementée (microfinance, opérateur d’argent mobile) permettent à leurs propriétaires de stocker, d’envoyer et de recevoir de l’argent en toute sécurité et à un coût abordable. Selon le « Global Findex 2021 », le nombre de personnes possédant des comptes dans le monde a augmenté de 50 % au cours des dix années allant de 2011 à 2021, passant de 51 % à 76 % d’adultes. En Afrique subsaharienne, cette augmentation découle en grande partie de l’adoption de l’argent mobile.

Quelques chiffres tirés du rapport de la GSMA intitulé « Le point sur le secteur : les services de mobile money – 2023 » confirment cette observation :

  • Le nombre de comptes Mobile Money enregistrés dans le monde en 2022 était de 1,6 milliards dont 781 millions en Afrique avec un taux d’activité de 30% ;
  • Et sur un total de $1260 milliards de transactions par an enregistrées dans le monde l’Afrique à elle seule enregistrait $836 milliards de transactions par an ce qui représente 2/3 du total de l’ensemble de l’industrie mondiale

 

Tous ces chiffres confirment que le mobile money est devenu un catalyseur important de l’inclusion financière en Afrique subsaharienne.

Mais dans le même temps, une enquête de la Banque Mondiale sur les raisons de la faible possession de compte dans les pays en développement avait permis de faire ressortir les défis suivants :

  • le manque d’argent
  • l’éloignement des institutions financières ; et
  • l’insuffisance des documents d’identité

 

Les estimations du Groupe de la Banque mondiale dans le cadre de l’initiative ID 4 Development indiquent qu’à la fin de l’année 2022 un peu moins de 850 millions de personnes dans le monde n’ont pas de carte d’identité officielle et ces personnes se trouvent principalement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.

Or le droit à une preuve d’identité légale (conformément à l’ODD 16.9) est un pilier de la justice sociale. Une pièce d’identité en particulier sous forme numérique, est essentielle pour un accès inclusif aux services et pour la croissance des économies numériques dans l’intérêt de tous. Il est ainsi de la responsabilité des gouvernements de mettre en place un système d’identification robuste accessible à tous et de garantir que des cadres juridiques et des réglementations sont en place pour garantir que les systèmes d’identité sont utilisés de manière responsable, que la vie privée des individus est respectée et que les données personnelles sont protégées contre les abus.

L’identité numérique peut contribuer à réduire le nombre d’adultes non bancarisés en facilitant l’ouverture de comptes de transactions. En vérifiant l’identité d’une personne, l’identité numérique peut réduire le risque de fraude et d’usurpation d’identité. Cela peut rendre les institutions financières plus disposées à ouvrir des comptes pour les personnes ayant des antécédents de crédit limités ou qui vivent dans des régions éloignées. Quant aux données, elles peuvent être utilisées pour développer des produits et services financiers nouveaux et novateurs qui sont adaptés aux besoins des populations mal desservies.

Ainsi il est possible en s’appuyant sur l’identité numérique et l’exploitation responsable des données d’arriver à une généralisation des paiements à l’image des pays en développement.

 

Maxime Lokossi 

Ambassadeur francophone de la marque Digital Frontiers, ancien élève et membre de la communauté