Écoutez maintenant : Les plateformes de crowdfunding : une alternative crédible pour les PMEs et startup africaines

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Author: Maxime Lokossi

Ce webinaire explore le potentiel du financement participatif ou crowdfunding, une source alternative de financement des PMEs et start up africaines. 

Le samedi 02 décembre 2023, Digital Frontiers Institute (DFI) a reçu deux promoteurs de plateforme de crowdfunding originaires du continent africain pour une discussion sur le thème « Les plateformes de crowdfunding : une alternative crédible pour les PMEs et startup africaines. » Il s’agit d’Eric NTONFO (Cameroun) promoteur de FIATOPE et Jean Yves NAKA (Cote d’Ivoire) cofondateur de Guan Xi Invest. Interrogés sur les raisons les ayant motivés à se lancer dans le crowdfunding, on relève que les deux promoteurs avaient plus ou moins les mêmes motivations.  Pour Eric NTONFO l’aventure dans l’industrie du crowdfunding qui a commencé en 2013 était motivée par sa volonté d’exercer une activité à partir de son pays de résidence la France mais qui lui permette de produire de l’impact sur le continent en connectant la classe naissante de jeunes porteurs de projets restés sur le continent avec la diaspora agissante. Quant à Jean Yves NAKA, il s’est lancé dans le crowdfunding pour répondre aux besoins en capitaux exprimés par de jeunes étudiants sortis d’universités mais qui peinent à trouver des financements sur leurs projets. GUAN XI qui signifie en chinois, le réseau, a été créé en 2017 pour faire profiter à ces jeunes des opportunités du financement participatif en perpétuant la traditionnelle solidarité/générosité africaine via des plateformes digitales.  

Le crowdfunding ou financement participatif est une nouvelle offre de financement qui permet à des particuliers ou des entreprises de collecter des fonds auprès d’un large public. A ce titre il existe trois catégories d’activités : le don, la prise de participation au capital (equity) et le prêt. Le crowdfunding apparait aujourd’hui comme une alternative crédible pour le financement des PME et start up africaines. Selon le rapport 2021 du Cambridge Center For Alternative Finance, les levées de fonds via des plateformes dédiées à l’Afrique représentaient USD 1,2milliard en 2020 contre USD 44 millions en 2013. Il faut préciser que l’essentiel de cette activité est porté par les plateformes internationales (dont le siège se situe en Europe ou en Amérique du Nord) et seules 3% de ces levées de fonds sont réalisées via des plateformes appartenant à des promoteurs basés en Afrique. Bien qu’une progression soit notée sur le recours à cet instrument de financement, nombreux sont encore les obstacles à son développement qui devrait pourtant permettre aux entrepreneurs d’accéder à des financements sans les fortes exigences en garantie des banques. Le principal défi identifié par les deux panélistes est lié à la mise en place d’un cadre réglementaire pour favoriser le développement de cette activité. Ils estiment cependant que la réglementation doit être adaptée à chaque activité (don, prêt, prise de participation en capital) et que les régulateurs devraient adopter une approche dite ‘test and learn’ c.-à-d. laisser les acteurs opérer dans un premier temps, les observer avant de réglementer. C’est ce genre d’approche que des pays comme l’Allemagne, les Pays bas et la France ont suivi avant de réglementer cette activité. Les panélistes sont optimistes par rapport aux perspectives de développement de cette activité à condition que le cadre règlementaire soit bien balisé, que les plateformes africaines puissent obtenir des labels comme celui de l’African Crowdfunding Association (AfCA) pour rassurer de leur crédibilité. Il faudrait aussi que les promoteurs de plateforme de crowdfunding travaillent à maintenir leur réputation en sélectionnant rigoureusement les projets présentés au public.