Écoutez maintenant : Le capital-risque, une alternative au financement bancaire pour les Fintechs de l’UEMOA
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Author: Maxime Lokossi
Ce webinaire explore les possibilités de financement disponibles pour les Fintechs de l’UEMOA. Il met l’accent sur le capital risque ou venture capital (VC) qui s’avère plus adapté aux besoins des Fintechs que les crédits bancaires.
Le samedi 14 septembre 2024, Digital Frontiers Institute a organisé un webinaire ayant pour thème «Le capital-risque, une alternative au financement bancaire pour les Fintechs de l’UEMOA». Cette discussion a été animée par trois professionnels du secteur financier de l’UEMOA et plus spécifiquement du capital-risque ou venture capital (VC) à savoir :
Panélistes :
Adramé NDIONE : Gestionnaire de fonds de capital-risque, Directeur des Investissements du FIR, Sénégal
Djamiou OHOUNKO : Consultant expert en finance d’entreprise, Francophone Regional Head of Collective VC, Bénin
Modérateur:
Maxime LOKOSSI : Investor Accelerator Fellow / Dream VC
Grâce aux IMFs, aux Emetteurs de Monnaie Electronique (EME) s’appuyant sur des Fintechs, le taux d’inclusion financière dans l’UEMOA est passé de 28,6% à 70,9% sur la période 2012 à 2022 soit 10 ans. A contrario le taux de bancarisation au sens strict (TBS) sur la même période est resté plafonné à 24,3%.
Ainsi les Fintechs ont fortement contribué à l’atteinte d’un taux d’inclusion financière de 70,9% en 2022 dans l’UEMOA, grâce à des évolutions légales (labélisation de start-ups) et réglementaires (instructions BCEAO sur la monnaie électronique et les services de paiement). Cependant, elles peinent à lever des financements auprès des banques pour financer leurs infrastructures, talents, expansion régionale ou conformité. Le panel a souligné que les banques ne sont pas adaptées pour financer des start-ups, d’où l’intérêt du capital-risque, adapté à chaque étape de développement (pré-amorçage, amorçage) en échange de participations au capital. En 2022, l’Afrique a attiré 5,2 milliards de dollars US d’investissement en capital risque, ce qui ne représentait que 1,2% des financements mondiaux, concentrés sur quatre pays (Egypte, Afrique du Sud, Nigéria et Kenya). Les investissements dans l’UEMOA ont à peine atteint 120 millions de dollars US en 2023.
A la fin de la discussion, les panélistes ont formulé une série de recommandations à l’endroit des acteurs clés de l’écosystème du financement en capital-risque des Fintechs. Par exemple ils ont recommandé aux fintechs de viser des marchés plus larges et aux États de soutenir l’écosystème via des fonds nationaux, l’incubation et un cadre fiscal favorable qui adresse la question de la double taxation des investissements en capital-risque dans l’UEMOA notamment les sociétés d’investissement et les véhicules d’investissement. Quant à l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) UEMOA, elle devrait mettre en place un cadre plus favorable à la création de fonds de capital-risque.